«Moi, courageux? J'étais menacé alors j'ai agi!»
s'y connaître en arts martiaux peut parfois dépanner. Alexandre, assistant en pharmacie à Corcelles (NE) et champion suisse de jiu-jitsu brésilien, en a fait l'expérience mardi. Avec une prise rapide comme l'éclair, il est parvenu à déjouer les plans d'un malfrat armé et déterminé à dévaliser son commerce.
«Un type masqué est entré avec un pistolet dans le magasin, se souvient le héros d'un jour. Au début, j'ai pensé à une blague.» Mais, dès qu'Alexandre a compris que ses collègues et lui étaient réellement menacés, ses réflexes de champion en arts martiaux ont repris le dessus. «Je l'ai saisi au poignet et je l'ai fait tomber», raconte-t-il. Ensuite de quoi le braqueur malchanceux a été désarmé et maintenu au sol en attendant l'arrivée des secours. «Les policiers m'ont dit que c'était très courageux, se souvient modestement Alexandre. Mais moi, j'ai agi sans réfléchir!»
Avertie par la police cantonale de l'exploit de l'un des siens, la famille d'Alex était partagée entre la fierté et l'inquiétude. «Du mérite, il en a, souffle son frère. Mais qu'est-ce qu'on a paniqué à la maison! Le soir, Alexandre était en état de choc. Heureusement, l'histoire finit bien.» Il faut dire que le voyou est mal tombé. Sur internet, les vidéos du jeune homme au combat sont plutôt convaincantes. «Et je peux vous dire que ça fait mal!», sourit son frère.
Le gérant de la pharmacie attaquée a déposé une plainte. L'agresseur, un jeune homme de 23 ans, habite la région. Son pistolet était une arme de type soft-air. Une enquête a été ouverte.
(«Il ne faut surtout pas se mettre en danger»
La police cantonale neuchâteloise salue l'acte citoyen d'Alex. «Heureusement qu'il y en a, souligne son porte-parole Pierre-André Rochaix. Mais dans ce genre de cas, il faut veiller à ne surtout pas se mettre en danger.» Il n'y a donc pas de comportement idéal à adopter lorsque l'on est victime d'un brigandage. «Il faut évaluer le risque et prendre la bonne décision en étant sûr de son coup, précise-t-il. C'est un choix éminemment personnel.» Dans le cas présent, la police cantonale estime qu'Alex a fait le bon.)