« J’avoue ne pas comprendre la réaction de certains concernant la délégation ministérielle. Quel pratiquant et plus encore enseignant honnête ne peut se féliciter d’une reconnaissance par l’Etat français de son grade et ainsi d’une certification de son travail ? Quand on fait appel à un artisan, le fait qu’il soit certifié par un organisme d’Etat rassure sur les compétences de ce dernier et cela me paraît un progrès.
Pour les grades et le fait qu’un Karatéka X dan peut se dire également X dan de Krav-Maga, c’est tout à fait juste. Mais pour moi, il s’agit d’une amélioration puisque auparavant c’était le cas pour n’importe quel mythomane en treillis ! Aujourd’hui on cerne mieux le problème si j’ose dire car maintenant seuls les Karatékas peuvent jouer sur cette confusion. Cela fait déjà moins de monde, non ? D’autant qu’un enseignant de Karate sera lui-même incapable d’amener ses élèves à un examen de 1er dan, et que cela se saura vite. De plus, cela peut en étonner certains, mais la plupart des profs de Karaté sont fiers de leur discipline et ne cherchent pas à marcher sur les platebandes d’une discipline associée. Si cela arrive, le siège national de la FFKDA appelle ces enseignants peu scrupuleux, elle l’a déjà fait et le fera encore. Il ne s’agit pas non plus d’une quelconque main-mise de Richard DOUIEB (RD pour les intimes…) puisque des pratiquants d’autres courants ont passé avec succès leur 1er et 2ème dan officiellement lors des derniers examens. Si l’on pratique réellement le Krav-Maga, le programme technique est tout à fait compréhensible et assimilable, je ne vois pas où est le problème (programme disponible à « règlement des grades » sur www.ffkarate.fr/disciplines-associees/krav-maga.php ). Depuis le début de l’entrée du Krav-Maga à la FFKDA, Richard DOUIEB essaye de créer une dynamique en demandant à tous les enseignants consciencieux et motivés d’apporter leur contribution et ainsi de continuer à développer cette discipline. Il a fait des appels en ce sens dans plusieurs magazines spécialisés, appels qui sont pour l’instant restés sans réponse. Il reste prêt à une rencontre avec les responsables des autres écoles pour une confrontation technique. Pourquoi ne pas y venir si on se préoccupe vraiment du Krav-Maga.
Petite précision sur la discipline en elle-même : Le programme depuis la ceinture jaune jusqu’aux dan a toujours existé. Il a simplement été affiné et adapté à l’évolution actuelle,mais est resté fidèle aux principes de notre système de combat. Se priver d’une partie de ce programme reviendrait à appauvrir le Krav-Maga.
Pour le diplôme d’enseignant, en effet, nous sommes en démocratie et n’importe qui peut (sans se prévaloir d’un grade (dan, degré, niveau…) sinon là il peut être embêté conformément à l’article L212-5) enseigner bénévolement le Krav-Maga. Tout d’abord je rappelle que « bénévole » signifie ne pas recevoir de rémunération en argent (pour l’URSSAF toute somme versée non justifiée par des frais constitue une rémunération) ou sous forme d’avantages en nature (nourriture, logement…).
Nous ne pratiquons pas le tricot mais un sport de combat donc comportant des risques (encore qu’une aiguille à tricoter…). Le fait d’être affilié à une fédération délégataire de l’Etat français apporte des garanties quant à la sécurité et à la qualité de l’enseignement, c’est tout mais c’est beaucoup. Ces clubs sont contrôlés par le Ministère de la Jeunesse et des Sports : hygiène et sécurité, responsabilité civile du club, diplôme de l’enseignant…
Lors de son adhésion, le futur pratiquant est informé des risques qu’il encourt et les accepte. Des garanties complémentaires lui sont également proposées. C’est là toute l’importance du « livret du licencié » remis avant chaque inscription. Il existe malheureusement, et nous en connaissons tous, des clubs plus ou moins informels, qui surfant sur la mode de la self-défense, disent enseigner le Krav-Maga sans apporter ces garanties. Leurs élèves ne sont pas tous conscients qu’ils pratiquent à leur risque et péril et ne s’en aperçoivent qu’une fois l’accident arrivé. Sans vouloir être catastrophiste, voici une anecdote survenue il y a peu : un élève s’est blessé en cours (fracture). Etant profession libérale, il n’a plus eu de salaire pendant tout le temps de son incapacité et a engagé la responsabilité du club. Le club affilié FFKDA a pu prouver par la signature du livret du licencié la connaissance du risque, le refus de garantie complémentaire par cette personne (ce qui aurait pu couvrir la perte de revenu) et attester de la compétence de son enseignant par son grade et son diplôme reconnus.».
Jerôme